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ils jouiraient avec abondance, sous l’empire et la protection de la constitution haïtienne qui assurait à tous les citoyens les droits imprescriptibles de la nature : la liberté, l’égalité, la sûreté personnelle, la paix sociale.

On pouvait trouver une fine ironie dans sa manière de s’exprimer à ce sujet, et cette partie de son adresse expliquera son discours prononcé à l’hôtel de ville le 9 février suivant : jusque là, l’autorité publique continua d’être exercée par lui à Santo-Domingo.

Le 12 janvier, le Président publia un ordre du jour pour annoncer que, les citoyens de l’Est lui ayant adressé leur soumission aux lois de la République, une armée placée sous les ordres de chefs sages et expérimentés allait y pénétrer. Cet acte recommanda aux troupes la plus exacte discipline, le maintien de l’ordre dans leurs rangs, en menaçant de la peine de mort tout individu qui violerait le droit de propriété ; il fut publié en français et en espagnol, et en voyé dans les communes de l’Est pour rassurer leurs habitans. Et le 15, un ordre général de l’armée en marche dénomma les généraux qui en faisaient partie et les corps de troupes qui la composaient.

Il y avait huit généraux de division : Borgella, Bonnet, Prophète Daniel, Jacques Simon, Prévost, Placide Lebrun Toussaint et Pierrot ; sept généraux de brigade : Bergerac Trichet, Frédéric, Quayer Larivière, Beauregard, Sainte-Fleur, Riche et Dupuy, et l’adjudant-général Voltaire : puis un grand nombre d’officiers de l’état-major général qui se réunirent à ceux employés près de ces généraux et du Président d’Haïti, et les deux régimens d’infanterie de la garde, trois de la garde à cheval, un autre de la grosse cavalerie, des détachemens d’artillerie, et douze régimens d’infanterie de ligne : les 13e et 15e du Sud ; les 11e et 23e,