Page:Ardouin - Étude sur l’histoire d’Haïti, tome 9.djvu/122

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

gimens du Sud et un autre de l’Ouest, au Port-au-Prince, tandis que trois de ceux de l’Artibonite se rendaient au Cap-Haïtien pour se réunir à cinq autres du Nord.

Le 19e anniversaire de l’indépendance d’Haïti fut célébré avec un plus grand enthousiasme que d’ordinaire, car chacun comprenait que le vœu de ses illustres fondateurs serait définitivement accompli dans cette année 1822. À la capitale, après le discours prononcé par le Président d’Haïti, le sénateur Panayoty, président du Sénat, en prononça un aussi sur l’autel de la patrie, qui était comme un gage donné à la nation de la bonne entente existante entre ces deux pouvoirs[1].

Le 7 janvier, une proclamation du chef de l’État appela les électeurs de toutes les communes à nommer leurs représentans pour composer la 2e législature, le mandat de la précédente étant expiré ; et à raison des circonstances du moment qui obligeaient le Président à s’absenter de la capitale, l’ouverture de sa première session fut prorogée au 1er août.


Le colonel Frémont, chef de la mission envoyée auprès de Pascual Real, avait été porteur d’une dépêche de Nunez de Cacérès au Président d’Haïti, en date du 19 décembre, notifiant la révolution qu’il opéra à Santo-Domingo : Boyer n’y avait pas répondu. Mais le 10 janvier, il en reçut une nouvelle, datée du 5, alors que Nunez savait les événemens accomplis dans tout le Nord-Est en faveur de la réunion à la République, et qu’il était convaincu de ne pouvoir plus maintenir l’État distinct qu’il avait érigé. Sur le point de

  1. Il y eut banquet et bal au palais de la présidence, dans la soirée du 1er janvier : on était dans la joie.