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fournitures de poudre, de munitions de guerre, d’habillemens et de provisions qu’il avait faites au gouvernement de Dessalines, dont en dernier lieu il avait éprouvé des injustices. Mais, d’après les pièces mêmes fournies par cet agent et celles de l’administration haïtienne, la commission qui conféra avec lui le convainquit : 1o que cette énorme quantité de café avait été livrée, ou à Jacob Lewis ou à des négocians étrangers chargés par lui de ce recouvrement ; 2o que sur 75,946 gourdes et 16 centimes, montant de la cargaison du navire l’Empereur, vendue à Dessalines et livrée à son associé Brocard, résidant à Saint-Marc, il avait été payé, alors même, la somme de 47,314 gourdes et 53 centimes ; d’où il résultait une balance de 28,651 gourdes et 85 centimes, pour laquelle, en vertu de l’arrêté de Pétion, du 20 août 1807[1], Jacob Lewis avait compensé avec l’administration le montant de droits à l’importation de nouvelles marchandises, s’élevant à 19,851 gourdes et 72 centimes : ce qui laissait un simple reliquat de 8,780 gourdes et 11 centimes dû sur les marchandises vendues à Dessalines.

La commission conclut à dire au Président que c’était la seule somme qui revenait à Jacob Lewis. Mais, sur une nouvelle réclamation de son agent Robinson, qui montra d’ailleurs un esprit d’équité dans cette opération, Boyer consentit à distraire une somme de 3,000 gourdes de celles compensées pour droits d’importation ; et M. Robinson reçut effectivement, pour solde définitif de toutes ses réclamations, celle 11,780 gourdes et 11 centimes. Il donna à l’administration une quittance conçue en ces termes :

« Je reconnais avoir reçu du trésor général la somme de

  1. Voyez la mention de cet arrêté à la page 117 du 7e volume de cet ouvrage.