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la Chambre, le Président d’Haïti s’adressait à l’armée de la République qu’il prévoyait devoir mettre en mouvement bientôt, afin de compléter définitivement l’œuvre sacrée des fondateurs de l’indépendance nationale. Le 30 septembre, il ordonna qu’une revue générale des troupes eût lieu, le 18 octobre suivant, pour l’inspection des armes, du fourniment et de l’équipement militaire, et en même temps pour payer un mois de solde à tous les corps. Cet ordre fat suivi d’un autre relatif aux réparations des routes publiques et des fortifications des côtes, et de l’invitation aux autorités civiles et militaires de solenniser la fête prochaine de l’indépendance avec la plus grande pompe[1].

Dans ces circonstances, un étranger, arrivé au Port-au-Prince, présentait à Boyer une lettre où se trouvait la preuve la plus évidente que l’indépendance d’Haïti n’était plus une question, mais un fait reconnu et admis par le gouvernement qui, depuis, a prétendu le contraire, et qui, dans cette même année 1821, obtenait de Bolivar un acte de faiblesse et d’ingratitude, en faisant exclure du congrès de Panama les ministres que la République aurait pu y envoyer. Citons cette lettre qui fait savoir de quoi il s’agissait :

À S. E. le général Boyer, Président d’Haïti.
Département d’État, Washington, le 13 mars 1821.

Le Commodore Jacob Lewis, citoyen des États-Unis, a fait savoir à ce département qu’il a des réclamations sur le gouvernement d’Haïti dont vous connaissez déjà la nature. Il lui est d’une grande importance d’en obtenir le règlement immédiat, et il a sollicité l’interposition de ce gouvernement en faveur de l’agent, M. W. D.

  1. C’est dans ce temps-là que, le 14 octobre, le Président promut au grade divisionnaire trois généraux de brigade, commandans d’arrondissement très-méritans par leurs services : Marion, Nicolas Lonis et Bruny Leblanc.