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destinée d’y remplacer longtemps après, fut nommé commandant de cet important arrondissement où il donna des preuves multipliées de sa bonne administration[1].

Celle des finances, régie par le citoyen Imbert, reçut l’approbation du sénat pour l’année 1810, par la décharge que ce corps lui donna en termes élogieux, d’après son décret du 5 novembre. Ensuite, une loi additionnelle à celle des douanes prescrivit la confiscation de tout navire, haïtien ou étranger, et de sa cargaison, dont le capitaine aurait fait de fausses déclarations dans le but de soustraire les droits revenant au fisc.


C’est dans le cours de cette année qu’un agent secret du gouvernement français arriva au Port-au-Prince. M. Liot y vint des États-Unis et parut d’abord comme citoyen américain ; mais il ne put soutenir ce rôle en face de Pétion, de son secrétaire Garbage et d’autres citoyens qui l’avaient connu, quand il était employé à l’administration de cette ville. Convaincu qu’il n’avait rien à craindre pour sa vie, encore moins pour sa liberté, il avoua au président qu’il avait été envoyé par le ministre de la marine, d’après l’ordre de l’Empereur Napoléon, afin de voir l’état des choses en Haïti, de connaître les causes de la mort de Rigaud, etc. Logé près de Garbage, il le voyait souvent, et ce fut par son secrétaire que Pétion en eut les premières informations[2].

  1. À la fin de 1812, Poisson Paris, chef de bataillon des grenadiers à pied de la garde, avait été promu colonel pour être le commandant de la place des Caves : durant la longue maladie de Wagnac, il en commanda l’arrondissement. Ce ne fut qu’a sa promotion, qu’Eveillard devint colonel du régiment de la garde ; et par erreur, j’ai dit qu’il l’était dans le siège du Port-au-Prince.
  2. M. Lepelletier de Saint-Rémy s’est trompe en disant : « L’Empire ne s’était que peu