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général Bottex ; à celui de la Marmelade, le général Guerrier ; à celui du Môle-Saint-Nicolas, le contre-amiral Bastien : tous cinq officiers du Nord. Mais il confia l’arrondissement de la Grande-Rivière, au général Quayer Larivière ; celui du Port-de-Paix, au général Nicolas Louis ; celui de Plaisance, au général Obas[1].

Et dans l’Artibonite, le général Francisque eut le commandement de celui des Gonaïves ; le général Bonnet, celui de Saint-Marc, la place étant commandée par le général Marc Servant ; la commune des Verrettes, par le général Bazin, celle de la Petite-Rivière, par le général Victor Toby[2].

Les communes des deux départemens, non désignées ici, restèrent sous le commandement d’officiers qui avaient servi sous Christophe, et les autres généraux passèrent à l’état-major général de l’armée. Le général Bergerac Trichet resta en garnison au Cap-Haïtien, avec les 10e et 24e régimens de l’Ouest qu’il commandait[3].

Les fonctionnaires de l’ordre judiciaire et de l’administration civile furent tous choisis et nommés parmi les citoyens des deux départemens, réunis désormais à la République. Des tribunaux civils furent formés au Cap-Haïtien, aux Gonaïves et au Port-de-Paix.

En proclamant l’oubli du passé, le chef du gouvernement était sincère dans le sentiment qui le portait à ne voir que des frères parmi ses concitoyens : aucune persécution n’eut lieu contre aucun d’eux. Boyer honora

  1. Obas fut promu à ce grade dans ces circonstances. Il était sénateur.
  2. Bonnet était pour l’Artibonite, ce que Magny fut pour le Nord.
  3. À l’occasion d’une velléité d’émeute, manifestée au Cap-Haïtien par les 1er et 2e régimens d’infanterie de cette ville, le président avait reconnu qu’il fallait y laisser ces deux corps de l’Ouest avec un général capable de seconder le général Magny au besoin, pour le maintien de la tranquillité publique : Bergerac Trichet répondit parfaitement à sa confiance.