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Et il prescrivait le cantonnement actif du reste des troupes dans tous les arrondissemens de l’Ouest et du Sud, sous les ordres de leurs commandans respectifs, pour le maintien de l’ordre, sauf les dispositions contraires qui les feraient appeler à l’armée. Le général de brigade Marc Servant resta commandant des dépendances de Saint-Marc, et le général de brigade Frédéric, de la commune des Verrettes et de ses dépendances, chacun ayant des corps de troupes sous leurs ordres. La capitale de la République et son arrondissement furent confiés au commandement supérieur du général de brigade Lamothe Aigron, sous-chef de l’état-major général de l’armée, dès le départ du président de cette ville.


Si toutes ces dispositions prouvent l’esprit d’ordre intelligent de Boyer, il est à remarquer, à l’honneur du peuple de la République, que d’un bout à l’autre de son territoire, tous les citoyens restèrent paisibles, soumis aux lois et laissant au gouvernement le soin d’accomplir les destinées de la patrie, sous la puissante protection de la Providence.

Ses dispositions étant prises pour pénétrer dans le Nord, le 18 même, le président renvoya les colonels Adonis et Michaud, et le citoyen Constant Saul, accompagnés de ses aides de camp Ulysse, Saladin, Souffrant et Backer, porteurs d’une dépêche, adressée aux généraux du Cap, qui renouvelait les assurances données dans sa proclamation du 16 et son ordre du jour du 17, en les engageant à profiter de l’heureux événement de la mort de Christophe, pour faire cesser toute division dans la famille haïtienne et consolider son indépendance nationale par son étroite union, parce qu’elle devait toujours