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sénat sursit jusqu’alors à rappeler Lys, pour ne pas rappeler les deux autres en même temps.

Daumec était du nombre de ceux qui avaient été nommés pour trois ans. Revenu du Sud au Port-au-Prince, après le siège, il demanda et obtint une commission de défenseur public près les tribunaux de l’Ouest ; à ce titre, il exerçait comme avoué et avocat. On peut dire que c’est alors que commença la régularité dans les fonctions de la magistrature de la République, qu’il avait organisée par la loi du 24 août 1808 dont il fut l’auteur principal. Plus éclairé que qui que ce fût dans la science du droit, à cette époque, ses lumières aidèrent les magistrats dans l’accomplissement de leurs devoirs. Disert, éloquent, spirituel, il attirait au tribunal bien des hommes et surtout des jeunes gens, qui allaient l’entendre dans ses plaidoiries, et il fit naître le goût pour la noble profession d’avocat.

Réconcilié sincèrement avec Pétion, Daumec, en subissant l’ascendant de sa politique sage et bienveillante pour tous, qui avait ramené les cœurs à l’union, aidait le chef du gouvernement du concours de ses connaissances en matière de jurisprudence et de législation. C’est ainsi qu’il lui fit sentir la nécessité d’un tarif des frais judiciaires qui manquait aux tribunaux, dont le président provoqua la publication du sénat, par son message du 8 décembre : il ne fut rendu cependant que quelques mois après. Allié de Toulmé, secrétaire rédacteur du sénat ; ami intime du respectable sénateur Larose qui secondait dans ce corps les vues du président, Daumec était encore souvent consulté pour les actes qu’il avait à publier.


Depuis que les colonies espagnoles eurent proclamé