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administrations, par ses instructions et sa surveillance personnelle, il ne portait pas moins d’intérêt au commerce national. Le 1er décembre, la classe des marchands en gros et en détail lui adressa une pétition où elle se plaignait de la violation de la loi sur les patentes, par des cosignataires étrangers établis au Port-au-Prince, qu’elle désigna individuellement en citant des faits à l’appui, imputables à chacun d’eux, prouvant par là que ces étrangers vendaient en détail dans leurs magasins. Non-seulement le président accueillit favorablement cette plainte, en y répondant par une lettre ; mais il fit publier un avis à ce sujet par le secrétaire général Inginac, pour interdire cette pratique, et il donna des ordres pour que les autorités chargées de la police veillassent à la conservation des droits des nationaux.

Deux autres avis du même grand fonctionnaire tendirent à faire cesser des exactions que des employés commettaient dans les bureaux publics, en exigeant des particuliers des rétributions non autorisées par la loi, pour l’expédition des affaires, et à interdire l’exercice de la médecine et de la vente des drogues, par des individus non pourvus d’autorisation à cet effet.

Dans tous les actes que nous avons cités jusqu’ici, on voit percer l’esprit d’ordre et de régularité qui animait Boyer. Aussi obtint-il successivement plus de ponctualité de la part des fonctionnaires publics, dans l’accomplissement de leurs devoirs. Il parvint à ce résultat, surtout par son caractère qui était plus exigeant que celui de Pétion. Chacun éprouvait une certaine crainte d’être en butte aux paroles sévères de celui qui avait dit aux chefs militaires, dans son ordre du jour du 14 avril : « Le Président d’Haïti sera aussi prompt à faire l’éloge de ceux