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l’art et le talent de se faire agréer, il en revint le 21 novembre, pénétré d’une entière satisfaction qu’il manifesta dans un ordre du jour du 28. Il y dit : « L’accueil flatteur qui m’a été fait, les marques d’attachement et de confiance qui m’ont été prodiguées, ont excité ma reconnaissance, et c’est avec plaisir que je la conserverai envers mes concitoyens… Le Président d’Haïti témoigne sa vive satisfaction au peuple et aux troupes des lieux par où il a passé…[1] »

Le même ordre du jour prescrivit la solennisation de la fête de l’indépendance nationale dans toutes les communes, de manière à lui donner la plus grande pompe ; et, en ordonnant une revue de solde à l’armée pour ce jour-là, il recommanda aux généraux et aux chefs de corps, de rappeler incessamment aux militaires sous leurs ordres, tout ce que leur devoir exigeait et ce que la patrie attendait encore d’eux : cet acte, enfin, appela l’attention de tous les fonctionnaires publics sur la nécessité de promouvoir l’accroissement des cultures, pour le bien être des cultivateurs producteurs et de la population en général.

Par suite de cette tournée d’inspection et de celle qui l’avait précédée, le président ayant visité les villes et les moindres bourgades des deux départemens de la République, un arrêté fut publié pour établir un nouveau classement dans le commandement des places et postes militaires.

Si le pouvoir exécutif ne négligeait pas les différentes

  1. Étant aux Cayes, le président avait parlé aux généraux Borgella et Francisque de son intention de leur confier des divisions de troupes qu’il mettrait en campagne l’année suivante, contre les insurgés de la Grande-Anse. Le 15 novembre, étant à Jérémie, il annonça publiquement sa résolution à ce sujet. La flotte de la République y vint ajouter à l’éclat de sa présence dans cette ville. Quand il passa au Petit-Trou, il avertit aussi le général Lys, qu’il aurait une division de troupes sous ses ordres pour la campagne projetée. Dans le premiers jours de décembre, il écrivit à ces trois généraux de se tenir prêts.