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deuil sera marqué par la fermeture des magasins ou boutiques, et par la suspension des travaux dans les campagnes.

4. La Nation décerne, par l’organe de ses Représentans, une pension viagère et annuelle à la citoyenne Célie Pétion (sous la tutelle de sa mère), d’une somme de quatre mille gourdes ; et à ses deux neveux, les citoyens Méroné et Antoine Pierroux, une semblable pension de quinze cents gourdes à chacun, payable par trimestre.

5. La présente loi sera envoyée au Sénat de la République pour son acceptation.

(Elle fut signée par Baronnet, président, Pierre André et Lefranc, secrétaires de la Chambre ; décrétée le 4 juin par le Sénat et signée par Larose, président, et N. Viallet, secrétaire ; et enfin promulguée le 6 juin par Boyer, avec le contre-seing de B. Inginac, secrétaire général.)

La gratitude personnelle que le président Boyer devait à Pétion, rendait très-convenable l’initiative qu’il prit pour proposer les mesures que dictait cette loi. C’était encore à lui de les exécuter, pour répondre au vœu de la Chambre des représentans et du Sénat, revêtu de l’approbation du peuple.

À regard du mausolée à ériger, après diverses combinaisons, divers projets., on avait adopté le plan d’un tombeau en marbre sur la place Pétion, sur lequel on eût posé une statue en bronze, pour représenter l’image du grand Citoyen aux yeux et à l’admiration de la Nation qu’il rendit heureuse par ses bienfaits et sa sagesse politique ; des bas-reliefs auraient figuré les principales actions de sa vie.

Boyer resta chargé de tout faire préparer à l’étranger ; il le promit. Mais, vingt-cinq années d’une administration paisible s’écoulèrent, après un nouveau projet conçu en 1840 pour l’érection d’une chapelle, et le président