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mentaires avec la Jamaïque, profitait aux Haïtiens qui en rapportaient des marchandises manufacturées dans la Grande-Bretagne, bien que les navires européens de cette puissance en importassent aussi directement à Haïti. À cette époque, le système continental établi par Napoléon depuis la fin de 1806, avait produit une telle baisse dans le prix du café, notre principale denrée d’exportation, que les producteurs trouvaient plus d’intérêt à cultiver les vivres et grains pour être exportés dans les îles de notre archipel.

Il n’en était pas tout à fait de même dans le royaume de Christophe, où le sucre et le coton étaient les principaux produits d’exportation, pour le roi et les nobles.

Par suite de l’expédition des bâtimens haïtiens avec des vivres, dans les îles de l’archipel, le président se vit dans la nécessité de les assimiler aux navires étrangers : il adressa une circulaire aux commissaires du gouvernement, en date du 26 septembre, qui expliqua les motifs de cette mesure. Ces bâtimens nationaux, revenant avec des marchandises soumises aux droits à l’importation, le fisc eût perdu ses revenus en cette matière, s’ils pouvaient les introduire dans les ports non ouverts, en qualité de caboteurs  ; ils durent les faire entrer en douanes, dans les ports ouverts au commerce étranger.

Quelques mois après, le 16 février 1813, la sollicitude de Pétion pour l’approvisionnement de la Jamaïque et des autres possessions anglaises dans les Antilles, le porta à publier un nouvel arrêté qui permit la réexportation de la farine introduite dans la République, mais en payant un droit de sortie fixé à une piastre, par chaque baril. Les navires des États-Unis venaient à Haïti et y apportaient cette marchandise, sans pouvoir aller dans les îles