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« L’aperçu des recettes et dépenses annuelles de la République a été fourni à la Chambre par le Président d’Haïti. Vos Représentans ont vu avec satisfaction que les recettes pouvaient aisément balancer les dépenses, [1] en comprenant dans ces dépenses le salaire des défenseurs de la patrie, qui ont été et qui seront constamment l’objet de notre plus grande sollicitude… L’administration des finances, organisée, en vous assurant que les sacrifices que vous faites par les droits que vous payez, ne seront pas détournés de leur objet principal, vous laissera l’espérance bien fondée d’une prochaine amélioration dans vos charges, et en même temps, que toutes les parties du service étant religieusement acquittées et payées, la République, chaque jour, gagnera des forces nouvelles… L’Armée, payée et entretenue, représentera cette masse active et imposante… »

Ainsi, la chambre ne doutait pas de la possibilité de l’exécution de la loi du budget ; et si elle n’oublia pas de rassurer l’armée à cet égard, de lui manifester une incessante sollicitude, elle n’oublia pas non plus de tenir aux fonctionnaires publics le langage qui suit :

« Fonctionnaires publics de tous les rangs, la Chambre des Représentans des communes sera toujours bien aise de vous honorer dans vos fonctions ; elle ne croit pas de jamais trouver en vous des délinquans ; vos devoirs sont clairement tracés. Si elle était assez malheureuse pour rencontrer parmi vous des hommes capables de préférer leurs convenances à leurs devoirs, elle doit vous le dire, elle préférera la dernière sévérité à la complaisance ou à l’indulgence les plus tempérées. Vous

  1. Cette déclaration confirme ce qu’on a imputé à Inginac, et l’histoire doit regretter que cet aperçu des recettes n’ait pas été publié.