Page:Ardouin - Étude sur l’histoire d’Haïti, tome 8.djvu/291

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

jouissance des allocations si gracieusement faites par la Chambre des Représentans du peuple.

Cet espoir était d’autant plus naturel, qu’à la suite des deux lois citées ci-dessus, la Chambre affirmait, dans une adresse aux citoyens de la République, de la même date, que ses généreuses intentions pourraient facilement recevoir leur exécution. Cet acte fut publié pour rendre compte à la Nation des travaux législatifs de ses Représentans dans cette première session, en prenant l’engagement d’agir toujours de la même manière à l’avenir : il était rédigé avec clarté, et exprimait d’ailleurs les sentimens les plus patriotiques.

« Nous vous devons compte de nos travaux, disaient les Représentans ; nous allons vous le rendre avec les détails que vous devez attendre. Nous suivrons cette méthode à la fin de chacune de nos sessions, parce que nous exigerons, à leur ouverture, que les Grands fonctionnaires de l’État nous rendent aussi ceux de leur administration de l’année expirée ; obligés d’en avoir des fonctionnaires secondaires, il en résultera, citoyens, une reddition générale de comptes, qui vous donnera la connaissance parfaite de toutes les parties de l’administration publique. C’est ce qui, en vous rendant les attributions de votre pouvoir, garantira à la Nation de longues années de prospérité et de bonheur… »

Après avoir constaté l’ajournement mis à l’ouverture de la session, à cause de la maladie de Pétion « qui durait depuis le mois de novembre 1816,[1] » et parlé des diverses lois rendues, la chambre disait :

  1. On a pu voir dans la correspondance des commissaires français avec Pétion, que ce dernier était malade en novembre 1816 ; l’adresse de la chambre constate cette longue période, et après la session législative, le président continua à être encore malade de temps en temps ; il le fut gravement dans la nuit du 16 au 17 octobre.