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choses signalées dans le discours du président de la chambre.

Au Chapitre III de ce volume, nous avons donné le chiffre des recettes et des dépenses pendant les années 1813, 1814 et 1815, la dernière avec un déficit de 530,707 gourdes. L’année 1816 présenta encore une balance défavorable au trésor : — 1,079,157 gourdes de recettes, contre 1,482,435 gourdes de dépenses  : d’où 403,278 gourdes de déficit. À son tour, et pour le dire une fois, 1817 devait présenter 1,067,351 gourdes de recettes, et 1,376,166 gourdes de dépenses  : d’où le déficit de 308,815 gourdes[1].

On lit encore au premier numéro du Bulletin des lois, consacré à rendre compte des travaux de la chambre, des réflexions où il est dit : « que ses membres sont invités à prendre les renseignemens les plus précis sur toutes les parties du revenu public, et qu’ils ont jeté les yeux sur les hospices de mendicité, parce que les Représentans du peuple ont senti qu’il était juste que le sort de tant de victimes malheureuses attirât l’attention et les regards de la République. » Enfin, un avis émané de la chambre, invitait tous les citoyens à lui soumettre leurs réflexions ou remarques qui pouvaient tendre au bonheur et à la prospérité générale, leurs idées et leurs plans sur la formation d’une chambre de commerce dans tous les ports ouverts aux bâtimens étrangers, des renseignemens précis sur l’établissement d’une banque nationale[2].

  1. En 1817, le café se vendait à 35 sous la livre ou 21 gourdes (piastres) le quintal ; le sucre 10 gourdes le quintal ; le coton 40 gourdes le quintal ; le campêche 7 gourdes le millier ; la farine 26 gourdes le baril, sur le marché des villes du pays. On en exporta environ 20 millions de livres de café, 400 mille livres de coton, 300 mille livres de cacao, 1,800 mille livres de sucre, 6 millions de livre de campêche, etc.
  2. En août suivant, les commerçans du Port-au-Prince adressèrent au président une pétition pour solliciter l’autorisation de former une chambre de commerce.