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le gouverneur Kikkert adressa une lettre au président, pour l’informer que les navires haïtiens pouvaient y venir en toute sûreté sous leur pavillon national : le président en fît donner l’avis aux commerçans. Ainsi, la Hollande ne s’effrayait pas de l’existence politique d’Haïti, même pour sa colonie où il y avait des esclaves. La conduite des caboteurs haïtiens à la Jamaïque avait prouvé qu’ils savaient respecter les lois des pays où ils étaient admis.


Après avoir passé trois mois au Grand-Goave, à examiner et discuter le projet qui avait été préparé pour la révision de la constitution de 1806, l’assemblée nommée pour cet objet termina son œuvre le 2 juin. Elle était composée des citoyens A. D. Sabourin, qui la présida, N. D. Lafargue et Dougé aîné, qui en furent les secrétaires, Pierre André, N. Viallet, Joseph George, Mathurin Boisrond[1], Manigat, Brice, Ligondé, Éloy, Jean Simon et Cavalié : sept pour le département de l’Ouest, et six pour celui du Sud. Le même jour, l’assemblée de révision se déclara dissoute par l’achèvement de son œuvre ; elle députa M. Boisrond, Éloy et Brice, pour la porter au sénat.

Dans les dispositions générales formant le titre 1er, il en fut inséré quelques-unes que ne contenait pas la constitution de 1806, telles que :

« Art. 2. Toute dette contractée pour acquisition d’hom « mes est éteinte pour toujours. — 3. Le droit d’asile est sacré et inviolable dans la République, sauf les cas d’exception prévus par la loi. »

  1. Mathurin Boisrond était le père de Boisrond Tonnerre. De tous les membres de l’assemblée de révision. Pierre André, le plus jeune parmi eux, est le seul survivant.