Page:Ardouin - Étude sur l’histoire d’Haïti, tome 8.djvu/118

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

vaysse au roi et des passages d’un ancien écrit de Malouet sur Saint-Domingue.

Aux paroles violentes que prononça Vastey à cette occasion, tous les assistans brandirent leurs sabres contre Franco de Médina : ce malheureux perdit connaissance, et fut ensuite livré à ses geôliers. À cette époque, on prétendit qu’il mourut de faim en prison ; mais des écrits publiés au Cap en avril 1815 affirmaient qu’il y était encore détenu : on a peine à ajouter foi à cette assertion, après avoir lu la relation de cette abominable représentation théâtrale dans une église[1].


Dès l’arrestation de l’agent, Christophe fit livrer à l’impression les divers documens mentionnés ci-dessus, les interrogatoires, etc., et il en envoya jeter des paquets à nos avant-postes des Sources-Puantes. Son but était de produire un soulèvement d’indignation contre Pétion ; mais ces actes du ministre français et les siens, apportés au président qui les communiqua aux fonctionnaires et aux citoyens, n’en excitèrent que contre les deux Rois, de France et d’Haïti. Ils parvinrent au Port-au-Prince le 30 novembre.

Déjà, le 29, D. Lavaysse avait adressé à Pétion une dernière lettre en réponse à la sienne du 27, dans laquelle il reconnaissait que sa mission était arrivée à son terme, n’ayant pas les pouvoirs de traiter selon les propositions du président d’accord avec l’assemblée réunie au Port-au-Prince. Il y déclara qu’il faisait ses dispositions pour retourner à la Jamaïque, et il demandait en même temps des passe-ports de parlementaire pour le

  1. Nous puisons tous ces faits dans un imprimé du Cap.