à l’entrée des deux corps. À ce moment, toutes les troupes rangées en bataille sur la place, donnèrent une attention marquée à la résistance de la garde. Le président était sous le pérystile, se disposant à aller passer l’inspection des troupes ; il cria à l’officier de garde et à ses soldats, de laisser entrer les 21e et 24e. Par ordre de Yayou, elles prirent leur ligne de bataille dans la cour qu’elles remplissaient ; puis, ce général vint au palais avec son nombreux état-major et ses guides, et descendit de cheval. Il portait à sa ceinture une paire de pistolets, un sabre et un poignard : il monta les degrés du pérystile où Pétion vint à sa rencontre, lui donna la main en le félicitant sur la belle tenue des deux corps ; puis, il lui dit qu’il avait à l’entretenir en particulier, et l’amena dans sa chambre, à la grande surprise, à la stupeur des assistans qui pensaient que Yayou eût pu facilement frapper Pétion à mort, étant seul avec lui dans l’appartement. Au bout d’une demi-heure de cruelle attente, on les en vit sortir tous deux, Pétion fort gai, et Yayou paraissant bien plus calme que lorsqu’il était arrivé sous le pérystile. On a dit que dans cette demi-heure de conversation, d’entretien particulier, Pétion était parvenu à le convaincre de l’erreur où le jetaient ses astucieux conseillers, et que Yayou lui avait promis de continuer à se conduire en homme d’honneur, en bon citoyen.
Quoi qu’il en soit, Yayou donna l’ordre alors aux deux corps d’aller prendre leur ligne de bataille sur la place. Le président s’y rendit et passa la parade comme a l’ordinaire : il fut accueilli avec une joie visible par tous les corps, même par la 21e et la 24e. Ensuite, la 24e fut placée aux casernes et au fort qui est derrière le palais, et la 21e occupa le fort de Léogane : ces dispositions eurent