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mes. Il y avait déjà 24 heures que ce vaillant grenadier avait péri d’une mort glorieuse !

Le 25 mai, l’expédition était prête à prendre la mer : elle fut confiée au général de division Bazelais, ayant sous ses ordres les adjudans généraux Lacroix et Lamarre. Les troupes furent principalement embarquées sur un navire anglais portant le nom de Lord Duncan, de près de mille tonneaux ; il était dans la rade du Port-au-Prince à la consignation de R. Sutherland, qui le mit à la disposition du gouvernement : lui-même s’y embarqua aussi[1]. Plusieurs autres bâtimens moins grands et le garde-côtes de l’Etat, l’Indépendance, commandé par Jean Gaspard, escortaient l’anglais. Dans la nuit du 25 au 26, ils appareillèrent.

Les instructions données au général Bazelais portaient qu’il devait s’efforcer de débarquer avec les troupes, s’il était possible, dans la baie de Saint-Marc, afin d’aider l’armée de terre à enlever cette ville qu’on supposait peu garnie de forces, à cause de l’insurrection du Gros-Morne et du Port-de-Paix. L’Indépendance devait se rendre sur les côtes de la péninsule, pour remettre les dépêches de Pétion à Rebecca, à qui il expédia le brevet de colonel de la 9e, lui mandant qu’il marchait pour le secourir et qu’il continuerait à l’aider par l’envoi de munitions, etc., etc. Ce garde côtes se rendit en effet à sa destination, en entrant au Môle, d’où les dépêches, la proclamation du Président d’Haïti et le décret du sénat furent envoyé s à Nicolas Louis, devenu le chef des insurgés. Mais les troupes ne purent être débar-

  1. L’Hist. d’Haïti, t. 3, p 429, a commis une erreur de noms a l’égard du navire et du négociant : elle nomme le premier Lord Dorking, et dit que ce fut Jacob Lewis qui le mit à la disposition du gouvernement : nous garantissons ce que nous disons à cet égard.