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motions faites par Christophe au mois de février ;[1] Catabois commandait la place ; Jacques Louis, devenu colonel, remplaça Pourcely à la tête de la 9e ; deux des bataillons étaient commandés par Nicolas Louis et Bauvoir ; Alain était adjudant de place, et Jacques Simon, intendant des finances.

Massez ayant réussi à soulever le détachement de la 14e et les habitans et cultivateurs du Gros-Morne, le général Pourcely fit sortir du Port-de-Paix les 1er et 2e bataillons de la 9e pour aller réprimer cette révolte. Ce fut le moment choisi par Rebecca, qui était du 2e bataillon, pour se prononcer avec ses camarades en faveur de la République : c’était le 17 mai. Les officiers ne voulant pas prendre parti avec eux, les deux bataillons s’emparèrent du Grand-Fort en reconnaissant Rebecca pour leur chef. Cependant, celui-ci essaya d’organiser l’insurrection sous la conduite de Pourcely et des autres officiers de tous grades, parce qu’il était moins animé par une ambition personnelle que par le désir de soustraire la péninsule du Nord à l’autorité de Christophe. Ni Pourcely ni aucun autre officier n’ayant voulu déférer à ses vœux, Rebecca abandonna le fort et se porta avec sa troupe à celui du Trois-Pavillons, dans la montagne du Port-de-Paix.

Tandis que Pourcely expédiait le capitaine Gilles Déré au Cap, pour aviser Christophe de cet événement, et que l’intendant Jacques Simon s’y rendait aussi, de la Tortue où il s’était réfugié en se sauvant du Port-de-Paix, Thimoté et ses amis faisaient partir Gentil Rebel à bord

  1. L’Histoire d’Haïti, t. 5, p. 404, cite un toast du général Pourcely, au banquet qui eut lieu en février à l’occasion de la constitution de l’État du Nord ; et à la page 421, elle dit que Christophe lui envoya le brevet de général au mois de mai, au moment de l’insurrection de Rebecca. La première assertion, d’après les actes publics, est plus exacte que la seconde qui parait reposer sur la tradition orale.