salines : ils ne laissèrent jamais « crier la poule en la plumant. » Ce n’est pas cependant que Pétion autorisât cette infidélité, non plus que Christophe ; mais cela tenait à l’abus de la liberté dans la République.
Le 18 mars, le conseil d’Etat rendit une loi sur la religion catholique, apostolique et romaine, et pour régler l’exercice du culte. Aucun acte du Pape ou de ses délégués ne pouvait avoir son effet, sans le consentement préalable du généralissime. Cette restriction d’ordre public était semblable à ce qui se pratique en France. Un préfet apostolique fut institué par le chef de l’Etat, dans la personne de Corneille Brelle, curé du Cap : sur la présentation de ce prêtre, il nommait les curés et les vicaires dans les paroisses, en leur assignant l’étendue, la circonscription de leur administration spirituelle. Ce préfet apostolique surveillait les ecclésiastiques et les établissemens d’instruction publique, examinait ceux qui voulaient en fonder pour juger de leur aptitude ; et s’ils n’obtenaient pas de lui, en outre, un certificat attestant leurs bonnes mœurs et leurs principes religieux, il ne pouvaient être admis à exercer. À la fête nationale de l’indépendance, furent ajoutées celles de Saint Henry, patron du président généralissime, et de Sainte Louise, patronne de la présidente, son épouse ; puis, les principales fêtes religieuses pour être observées comme jours fériés, ainsi que les dimanches. Dans ces jours-là, toutes les autorités civiles et militaires assistaient en corps, les instituteurs et institutrices avec leurs élèves, au culte religieux de l’Etat.
Depuis la déclaration d’indépendance, la hiérarchie ecclésiastique était détruite dans le pays. Lecun fut le dernier préfet apostolique reconnu par la cour de Rome ;