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sent à en sortir pour être actives sur les habitations des campagnes.

Déjà, quatre mois après sa nomination, Bruno Blanchet se montrait au-dessous de la vaste administration confiée à ses soins et comprenant les finances, les domaines nationaux, la guerre et la marine. Ce message le prouve, et en même temps le peu d’énergie dont il était capable pour réprimer les dilapidations dont se plaignait le sénat.

Dans les motifs donnés pour cet arrêté, ce corps fait savoir qu’il prenait en considération un message que lui avait adressé Pétion, « relativement aux habitations accordées aux officiers qui en ont été privés jusqu’à ce jour. »

Ainsi, on trouve encore la preuve de la sollicitude incessante de Pétion pour améliorer le sort de ses compagnons d’armes d’un grade inférieur ; car il ne peut s’agir ici des officiers supérieurs qui obtenaient si facilement les biens du domaine public à ferme.


Ce fut à peu près à cette époque que revint dans le pays, le colonel J.-P. Delva, l’un des braves officiers de l’armée du Sud sous Rigaud. Déporté en 1802 et réfugié aux États-Unis, il n’avait point voulu rentrer dans sa patrie, tant que dura le gouvernement de Dessalines : il y arriva au moment où elle pouvait réclamer ses services.