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Sibert, le 1er janvier 1807, on avait repoussé les troupes de Christophe, et on eut encore cet espoir. Mais les malheureuses femmes se rappelèrent également qu’elles avaient fui le danger ce jour-là ; néanmoins, il y en eut beaucoup qui restèrent avec courage pour le partager, et pas un acte de désordre n’eut lieu dans cette circonstance.

« Croyez, président, que je ne négligerai rien pour défendre la place jusqu’à votre arrivée, et je ne doute point que nous ne reprenions nos avantages sur l’ennemi. Tout le monde paraît bien disposé, mais on soupire après votre arrivée. Vous savez combien on vous aime. » Telle fut la fin de la lettre du géneral Boyer, du 25 : il lui apprenait encore que dans la matinée de ce jour, l’ennemi avait attaqué Sibert, et qu’il avait été répoussé.

Effectivement, Christophe ayant appris le succès de son brave lieutenant à Santo, crut pouvoir enlever le for de Sibert d’assaut ; il en fit donner plusieurs qui échouèrent devant la vaillance de Métellus, de Bergerac Triche et de leurs compagnons. Le lendemain, il fit établir des batteries de canons de siège, que les troupes sous ses ordres directs avaient traînés de Saint-Marc. Cette colonne était forte de 6000 hommes et composée de sa maison militaire ou garde haïtienne, formée des plus beaux hommes de son armée, tant à pied qu’à cheval, et de la plus grande partie des grenadiers des autres corps. Dans les assauts donnés à Sibert, il en périt un grand nombre, par la mitraille et une fusillade bien nourrie : la vaillante 11e s’y connaissait.

Le 16 mars, le sénat avait rendu un décret qui déclarait que le colonel Henry, les troupes sous ses ordres et