amitté, on peut le dire, pour faire rejaillir ce sentiment sur le général en chef du Sud. Le 4 décembre, il lui remit sa réponse où l’on reconnaît qu’il insinuait à Borgella de ne donner que des pouvoirs et instructions qui pussent faire cesser la séparation du Sud de l’Ouest il s’attacha à le persuader de cette nécessité pour pouvoir résister bientôt à une agression de Christophe, dont il connaissait les préparatifs militaires ; à le convaincre, ou plutôt les membres du conseil départemental, qu’il n’avait jamais eu aucun sentiment hostile contre le Sud[1] Enfin, il proposa le Grand-Goave comme point de réunion de quatre commissaires de part et d’autre, et comme lieu intermédiaire entre Miragoane et le Port-au-Prince. Pétion chargea verbalement Chardavoine de dire à Borgella que s’il pouvait se débarrasser, par l’annulation, du conseil départemental, dont il ne pouvait admettre l’existence contraire à la constitution, il lui laisserait le commandement en chef du département du Sud, afin de satiafaire, autant que possible, aux exigences de l’esprit de localité.
- ↑ Dans cette lettre du 4 décembre, Pétion disait à Borgella : « Des intérêts tenant au
système de localité, les opérations forcées du gouvernement pour soutenir la guerre du Môle, ont peut-être fait croire qu’il n’existait point de balance proportionnelle en faveur du Sud ; quelque passion a aussi dirigé l’opinion, en mettant en avant que les finances du Sud avaient été sacrifies à l’Ouest, lorsqu’il est prouvé, par les comptes généraux, que l’administration de l’Ouest a payé en plus une somme de 121,842 goardes 73 en faveur de celle du Sud, dans l’exercice de 1810. »
Voici le résultat de ces comptes généraux pear les deux départemens :
Recettes DépensesDomaines, 108,149 78 Guerre, 707,349 26 Douanes, 614,881 68 Intérieur 46,193 54 Patentes de timbre, 22,822, 20 Extraordinaires et imprévues, 83,807 14 Accidentelles et imprévues, 59,741 62 Arriérés, 226,699 54 Diverses, 373,505 59 Diverses, 95,648 50 Total 1,179,100 87 Total 1,159,097 98 En comparant ce résultat financier à celui de 1811, pour l’Ouest seul, cité dans une note précédente, on reconnaît l’influence déplorable que produsit la scission du Sud sur les revenus publics.