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jours, sans que le gouvernement le fît rechercher.

La présence de tous les officiers au palais de la présidence, amena naturellement des explications ; le général Métellus dénonça formellement le fugitif[1]. Il y en eut qui prétendirent n’avoir rien su de son projet, et Métellus les interpella. Le président ne voulut pas en savoir davantage, et il déclara qu’à ses yeux, le général Delva était le seul coupable.

Le 23 août était un vendredi : à la parade du dimanche 25, les généraux Métellus et Boyer furent promus au grade de général de division. Le premier continua de commander l’arrondissement de Léogane, et ce n’est que le 22 septembre suivant que Boyer fut nommé commandant de l’arrondissement du Port-au-Prince, en continuant à être celui de la garde à pied et à cheval[2].

Le 28 août, le président publia l’ordre du jour qui suit :


Alexandre Pétion, Président d’Haïti.

La tranquillité publique a été menacée, et le gouvernement en danger. Le général de brigade Deiva avait formé le dessein de changer la face de l’État, et elle ne pouvait l’être sans crime. Fort de la loi et sûr de la confiance du peuple et de l’armée, j’espérais le ramener de sa coupable erreur, m’expliquer en sa présence et celle des généraux, où il aurait pu me répondre : se voyant déjoué, il s’est porté deux fois au palais du gouvernement, avec des armes cachées ; et son projet était de les tourner contre moi[3]. Je lui ai ordonné de se rendre en prison ; il à formellement refusé d’obéir à mes ordres, et a pris la fuite.

  1. En racontant toutes les particularités qui avaient eu lieu dans cette affaire.
  2. J’ai vu la lettre de Pétion qui le nomma commandant de cet arrondissement. Il l’invita à entrer immédiatement en fonction, en lui disant qu’il avait donné avis de cette disposition, au général Frédéric, commandant de la frontière.
  3. Je n’ai parlé que de la présence de Delva au palais, le 23 août ; mais Pétion a pu affirmer qu’il y est venu deux fois. Je ne dis que ce que j’ai su.