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la scission du Sud, avait préféré passer dans l’Ouest ainsi que plusieurs autres officiers supérieurs. Nous ignorons les causes du remplacement de Marion, qui resta dans l’élat-major général de l’armée.

Déjà aussi, le général Bergerac Trichet et le colonel Thomas Durocher avaient été remis en liberté et placés dans le même cadre. Quoique citoyens du Sud, ils ne cherchèrent point à s’y rendre pendant la scission.

À peu près à cette époque, Néret, ancien colonel de la 11e demi-brigade, revint dans le pays et débarqua au Port-au-Prince : il y fut accueilli par le président. Il avait été embarqué en 1803 avec le général Laplume ; après la mort de ce dernier, survenue à Cadix, Néret se rendit en France, et c’est de là qu’il s’était échappé pour revenir à Haïti par les États-Unis. Quelque temps après son retour, Pétion profita d’une vacance dans la 11e pour le replacer à sa tête ; ce brave colonel, qui combattit contre le parti de Rigaud, dans la première guerre civile, avait été revu avec enthousiasme par son ancien corps : pendant qu’ils étaient tous deux à Léogaue, lui et Pétion vivaient en intimité.

Un autre officier de mérite et très-capable dans l’arme de l’artillerie, arriva dans la même année : Dupuche, ancien sous-lieutenant de la compagnie de Pétion, qui s’évada de l’île de Corse où il était placé comme tant d’autres déportés de 1802. Le président en fit aussitôt le directeur de l’arsenal du Port-au-Prince, et Caneaux resta colonel du 1er régiment d’artillerie.