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Christophe, tandis que Nunez de Cacérès, qui admettait l’idée de l’indépendance, la voulait comme il là proclama en 1821.

En attendant cette époque, l’ancienne colonie de l’Espagne lui resta fidèle, sous l’administration des divers officiers qui y furent envoyés successivement pour la gouverner. Il y en eut trois comme intérimaires, — Manuel Cavallero, qui remplaça Juan Sanches ; F. Valderama et José Marot ; et trois autres gouverneurs titulaires : — Carlos de Urrutia, S. Kindelan, et Pascual Real qui fut embarqué et expulsé en 1821.

En temps opportun, nous parlerons de la rétrocession faite par la France à l’Espagne, de cette portion du territoire haïtien ; mais les chefs qui la gouvernèrent, entretinrent des rapports de bon voisinage avec la partie occidentale ; les produits de l’Est continuèrent à y être échangés contre des marchandises étrangères ou pour du numéraire.


À peine « Son Altesse Sérénissime Monseigneur le Président, notre très-gracieux Souverain[1], » eut-il fait rendre à la mémoire de Juan Sanches, les honneurs funèbres dont il vient d’être parlé, qu’il songea à se faire rendre à lui-même les honneurs de la Majesté auxquels il aspirait, depuis qu’il avait conçu le projet d’immoler l’Empereur Dessalines pour le remplacer. Il était assez habile pour comprendre que l’approbation qu’il avait donnée à sa mort, rendait difficile le rétablissement de l’Empire ; l’armée, les populations, quoique soumises

  1. C’est ainsi que Christophe fut qualifié dans l’ordre général de l’armée, pour le service funèbre chanté en mémoire de J. Sanches : cet acte fut signé par le lieutenant-général P. Romain, chef de l’état-major général.