sel, du tabac et du bois de campêche, afin d’augmenter les revenus de l’État ; car cet acte a disparu comme cet établissement du magasin du fisc, qui ne dura pas longtemps, parce que les clameurs publiques s’élevèrent contre le secrétaire d’État[1]
Cependant, l’histoire doit rendre justice à sa mémoire pour son patriotisme et la haute intelligence dont il fit preuve dans l’administration des finances de la République. Voici le résultat de son exercice pendant l’année 1809 :
RECETTES GÉNÉRALES | |||||
Au 1er janvier, il existait dans les diverses caisses. | gourdes 8,270 89 | ||||
PRODUIT des DOUANES | Importation, |
277,170 91 | 1,042,589 22 | ||
Exportation, |
463,975 08 | ||||
Impôt territorial, |
234,703 47 | ||||
Consignations, |
30,858 69 | ||||
Pesage, |
21,337 44 | ||||
Jaugeage, |
2,518 60 | ||||
Cubage, |
2,730 68 | ||||
Tonnage, |
9,287 35 | ||||
PRODUIT des DOMAINES | Vente des denrées du pays, |
92,983 16 | 203,476 81 | ||
Loyers de maisons, |
42,958 75 | ||||
Fermage de guildives, sucreries, battes, etc. |
43,352 57 | ||||
Warffage, |
24,182 33 | ||||
PRODUIT DE DIVERSES RECETTES | Patentes, |
28,648 25 | 107,432 15 | ||
Timbre et enregistrement, |
2,602 31 | ||||
Confiscations, |
1,176 35 | ||||
Extraordinaires, |
62,450 45 | ||||
Retenue des 4 et 6 deniers pour livre sur les marchés, |
12,554 79 | ||||
Total |
1,401,769 07 | ||||
Au 31 décembre, il restait à percevoir, des recettes ordonnancées pour la somme de |
34,390 79 | ||||
Total général |
1,436,159 86 |
- ↑ Les fonctions sénatoriales, de Manigat ayant cessé, il devint garde-magasin du fisc au Port-au-Prince. On y vendait en détail et en gros, le sel et le tabac. Les anciens débitans de ces denrées se plaignirent de cette mesure fiscale qui leur enlevait leur profit ; ils persuadèrent les consommateurs que le fisc vendait plus cher qu’eux-mêmes.
Déjà on se plaignait que le secrétaire d’État donnait la préférence, pour des fournitures faites à l’État, à son beau-frère Péan, qui était commerçant en gros ; on l’accusa d’être son associé. Péan avait aussi une, quinzaine de cabrouets qui faisaient concurrence aux autres entrepreneurs des charrois de l’État : de là de nouvelles plaintes contre le secrétaire d’État. Enfin, les gros fermiers des biens du domaine, qu’il contraignait au payement de leurs fermes ; les débiteurs en général ; les commerçans qui étaient forcés de payer les droits, en numéraire : tous unirent leurs clameurs contre lui.