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gènes, tous les argumens qu’il put puiser dans son érudition et dans les livres saints, en remontant jusqu’à Adam et Eve, en citant des textes latins des pères de l’Église, et des exemples tirés de l’histoire d’Absalon, de David, de Cyrus, de Nabuchodonosor, etc., etc. Juan Sanches resta sourd à tous ces discours ; son âme endurcie n’aspirait qu’à une chose : la remise à son autorité de la place de Santo-Domingo.

Nous dirons bientôt comment elle eut lieu. En attendant, passons aux faits qui s’accomplissaient dans la partie occidentale d’Haïti.


L’année 1809 se distingue entre toutes, pour cette île. Au moment où elle commençait, la guerre existait à toutes ses extrémités : — à Santo-Domingo, entre les Indigènes et les Français ; — au Môle, entre l’armée expéditionnaire et celle du Nord ; — à la Sourde, entre Bergerac Trichet et sa demi-brigade, opposée à quelques troupes de ce département ; — enfin, dans la Grande-Anse, entre les insurgés et les forces du Sud.

À la suite de tous ces combats acharnés, mais après bien des obstacles semés sur ses pas par un enchaînement de causes naturelles, la République d’Haïti a fini par rester prépondérante, parce que, dans ses nobles aspirations, elle ne voulait que le bonheur de l’universalité des hommes habitant le même pays.

Parlons donc des actes de son glorieux fondateur, revêtu en ce moment d’un pouvoir extraordinaire, d’une dictature inévitable, nécessaire, par les fautes de ses meilleurs amis, de ses coopérateurs à l’œuvre intelligente à laquelle ils se dévouèrent tous.

Parmi ces derniers, le plus capable, alors, d’aider le