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Français à la fin d’octobre, moins la ville de Santo-Domingo et ses environs jusqu’à Bany.

Le 1er novembre, le général Ferrand sortit de Santo-Domingo à la tête de 500 hommes. Dans son aveugle espérance de ramener Juan Sanches et sa troupe qui se formait à Seybo, il se fît précéder dans ce bourg où il dirigeait ses pas, par le colonel Manuel de Peralta, porteur d’une proclamation menaçante ; mais qui contenait aussi la promesse de revenir sur tous les actes qu’il avait publiés relativement aux biens de main-morte, etc. Les insurgés n’y virent que de la faiblesse, et ils incarcérèrent Peralta.

Au lieu de marcher droit à Seybo, à 55 lieues de Santo-Domingo, le général Ferrand s’arrêta pendant trois jours sur une habitation qu’il avait fondée à Higuero-Copado, sur la route, et là il iit encore une dernière sommation aux insurgés.

Le 6 novembre, Juan Sanches, prenant le titre de Capitaine-Général de la colonie, lui répondit qu’il se défendrait à outrance, s’il était attaqué : il avait sous ses ordres 1200 hommes d’infanterie et 600 cavaliers armés de machettes et de lances, — les hommes les plus robustes de la partie de l’Est, qui manient leurs chevaux avec autant d’adresse que leurs lances. Il avait choisi une excellente et forte position sur le plateau du lieu appelé Palo-Hincado, à six milles de Seybo. Son infanterie de milices avait été grossie de 300 hommes du régiment de Porto-Rico, débarqués peu de jours auparavant à l’embouchure de la rivière de Youma, dans la baie de Higuey. Juan Sanches se réserva le commandement du centre de sa petite armée, donnant celui de la droite à M. Carabajal, et celui de la gauche à Pedro Basquez,