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plus il était capable d’apprécier et d’utiliser ceux qui distinguaient d’autres citoyens. Aussi s’entoura-t-il, avec l’agrément de Pétion, de plusieurs hommes marquans.

Il appela Sabourin comme chef de son secrétariat, d’où partait sa correspondance à l’intérieur et d’où pouvait sortir aussi celle avec l’étranger, en cas de besoin. Inginac fut placé chef du bureau des finances ; Boisrond Canal, chef du bureau des domaines. Bonnet concentra dans le même local de l’ancienne Intendance, où avait logé M. de Barbé-Marbois, où il logeait également, les bureaux de l’administration principale du Port-au-Prince dirigée par Frémont, ceux du contrôle par Imbert, ceux des guerres et des classes de la marine par A. Pilié ; et la trésorerie générale et particulière furent rapprochées : de sorte que, hors l’administration de la douane, tous les bureaux se trouvaient réunis, ce qui facilitait la prompte expédition des affaires. Le secrétaire d’État, veillant à tout, était encore celui qui y contribuait le plus, par son aptitude à remplir ses fonctions diverses.[1]

Le 5 décembre, enfin, la garde du sénat fut définitivement formée sous les ordres du colonel Destrades ; mais ce fut une création mort-née, par les circonstances survenues peu de jours après.[2]

Le 10 un arrêté du Président d’Haïti, en exécution de la loi du 4 avril de la même année, régla les classes

  1. Le 2 août 1809, Bonnet fit un règlement sur l’organisation des bureaux de la secrétairerie d’État, qui furent divisés en quatre parties : secrétariat, finances, guerre et marine, domaines et intérieur, confiées à Sabourin, Inginac, Frémont et Boisrond Canal ; leurs attributions respectives furent fixées par ce règlement, qui supprima l’administration principale de l’Ouest, dirigée auparavant par Frémont.
  2. Destrades était boiteux, à cause d’une balle qu’il avait reçue dans la guerre de l’indépendance ; et comme il avait sous ses ordres des vétérans écloppés aussi, nos soldats trouvèrent en cela une occasion de plaisanter de cette garde formée de leurs anciens camarades.