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de son courage[1]. Mais, en relatant ces traditions du temps, nous devons dire aussi qu’on avouait que, durant le siège de Saint-Marc, il était souffrant de ses douleurs rhumatismales ; il avait donc pu éviter d’aller à cheval dans la partie la plus pénible de cette longue route ; et d’ailleurs, on n’avait pas été informé qu’il y eût embuscade ; elle fut aperçue quand on y était déjà et que l’ennemi faisait feu.

Rendu au Port-au-Prince, Pétion fut informé de tout ce qui avait eu lieu depuis le 17 novembre, quatre jours avant son retour. Il garda le silence.

Le 21 même, avant son entrée en ville, Daumec proposa au sénat diverses mesures vigoureuses, dit son procès-verbal, qui ne les mentionna pas. Le 22, il félicita, au nom du corps qu’il présidait, les sénateurs Bonnet, Lys et David-Troy, de leur retour au sein de la législature, en leur communiquant les résolutions récemment prises. Le 23, David-Troy, Lys et Delaunay fuient chargés d’organiser la garde du sénat, pendant la présence des troupes, attendu que les vétérans devaient être tirés des corps, parmi les hommes propres seulement à faire le service dans une ville.

Le sénat était décidé à nommer le secrétaire d’Etat, pour retirer des mains du citoyen Imbert, le portefeuille qu’il tenait provisoirement depuis quatre mois ; du reste, il avait déplu par sa lettre du 9 octobre, et il était en bonnes relations avec le Président d’Haïti. Aucun autre citoyen que Bonnet n’était aussi habile à occuper cette haute dignité. Le 25, Daumec proposa de nommer plusieurs secrétaires d’Etat, vu les besoins du service pu-

  1. Citons seulement l’évacuation de Jacmel, à travers les masses qui l’assiégeaient en 1800.