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sénat, il excita les habitans de cet arrondissement à faire une contribution volontaire en vivres du pays, et obtint des caboteurs des mêmes lieux de les porter au Môle. C’était une bonne et belle œuvre de sa part, en le considérant même comme simple citoyen. Informé de cela, le 18 octobre, le sénat chargea son président de lui adresser un message pour lui témoigner sa satisfaction de ce procédé et l’en féliciter : Mode présidait ce jour-là. On conçoit qu’en cette circonstance, les sympathies des sénateurs se réveillèrent aussi en faveur de leur ancien collègue.

Jusque-là tout allait pour le mieux, et la députation envoyée auprès de Pétion rendit compte de sa mission dans la même séance.

On était arrivé au 24 octobre, et l’armée assiégeante avait pris ses positions autour de Saint-Marc, attendant l’artillerie de siège qui n’avait pu encore lui parvenir, par le bâtiment que la flotte devait convoyer. Le 25, les assiégés commencèrent une vive canonnade contre les républicains qui s’étaient approchés de la ville ; ils firent une sortie contre la ligne où se trouvaient les 23e et 24e demi-brigades, sous les ordres des généraux Bazelais et Métellus, et furent repoussés avec une perte considérable d’hommes parmi lesquels était un officier supérieur.

Le 9 novembre, le bâtiment qui portait l’artillerie de siège dans la baie de Saint-Marc étant arrivé, il allait la débarquer, quand la flotte du Nord y parut : ce débarquement devint impossible. Cette flotte le canonna ainsi que la ligne des assiégans de ce côté-là[1] Le 11, l’ennemi sortit de l’enceinte de la ville et attaqua cette ligne

  1. Une petite goélette nommée l’Aimable Lady, appartenante au citoyen Gayot, commerçant au Port-au-Prince : elle fut capturée.