C’est alors qu’eut lieu la formation du corps des Eclaireurs, par les mêmes insurgés qui s’étaient soumis : ce nom indique que, connaissant toutes les retraites de Goman et de son monde, ils éclairaient la marche des troupes dirigées contre les rebelles. Ce corps, porté à environ 1500 hommes, fut organisé en régiment et placé sous le commandement de Thomas Durocher, devenu colonel. Jean-Baptiste Lagarde, un des premiers chefs des rebelles, dont il a été déjà fait mention, y occupait le rang de sergent-major. Les Eclaireurs et leur colonel répondirent parfaitement, durant près de deux ans, à la confiance que le président eut en eux ; et c’est la preuve que T. Durocher n’avait pas été, comme on l’a prétendu, l’auteur secret de la révolte de la Grande-Anse : Pétion n’eût pu ignorer ces machinations, si elles avaient eu lieu.
Mais il paraît qu’il n’eut pas autant de confiance en Bergerac Trichet. Ce colonel était très-attaché au général Gérin, et d’un caractère qui influait sur l’esprit de la 18e demi-brigade qu’il commandait ; il obéissait difficile-