Page:Ardouin - Étude sur l’histoire d’Haïti, tome 7.djvu/139

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tration publique, doit être observée par le gouvernement. C’est par l’économie seule, et un choix bien délicat dans les différens agents de l’administration, que le corps législatif pourra espérer de procurer aux militaires une amélioration à leur sort, et mettre l’État à même de tirer parti de ses revenus, sans craindre l’infidélité dans la gestion de ses domaines.

À ces causes, le sénat persiste à demander au chef du gouvernement l’exécution du message en date du 19 mai dernier ; il l’invite, en outre, d’y faire joindre, savoir : l’état nominatif des officiers et agents de l’administration, avec indication des lieux où ils sont employés ; de plus, un pareil état de tous les commandans d’arrondissement et de place, leurs adjoints, ainsi que tous les officiers isolés, recevant la solde, avec désignation de leurs grades et de leur résidence, l’état exact de toutes les recettes et dépenses, et le compte des administrateurs pendant le cours de l’année 1807, et la situation actuelle de la caisse de la République.

Le sénat invite encore le chef du gouvernement de lui faire connaître, dans le moindre délai possible, la situation intérieure de la République depuis son ajournement, en y joignant celle des armées, et notamment de l’armée du Nord, sous les ordres du général de brigade Lamarre.

La cessation de l’ajournement du sénat entraînait de droit, l’abrogation du décret du 1er juillet 1807 qui avait délégué au Président d’Haïti l’exercice de pouvoirs extraordinaires : en lui notifiant officiellement la reprise de ses séances, le sénat voulait le lui faire entendre sans rendre un acte spécial à ce sujet. Ce message du 4 janvier, en parlant « de la bonne harmonie qui doit exister entre le corps législatif et le pouvoir exécutif, » — vérité banale, — indique par cela même qu’elle n’existait pas entièrement entre eux : il allait jusqu’à douter, par la forme de l’expression, du concours du président pour seconder les efforts du sénat dans ses vues d’organisation et d’administration de l’État. Aussi voit-on, dans le second paragraphe, que le sénat lui parle de sévère éco-