On voit cependant que Pétion espéra encore le ramener, par l’intermédiaire de Magloire Ambroise dont les soins furent superflus, tant il lui en coûtait de faire périr Yayou.
Quand les officiers supérieurs se furent rendus au palais, le président, n’ayant pour sa garde qu’une compagnie de grenadiers, se rendit avec eux au fort du gouvernement où il harangua la portion de la 24e qui s’y trouvait, afin de maintenir ce corps dans le devoir ; de là il se rendit au fort Saint-Joseph que gardait la 3e. C’est alors que Yayou se décida à aller au poste de Léogane ; mais sur sa route pour se rendre à Léogane, les soldats de la 21e et la majeure partie des officiers l’abandonnèrent successivement. Il paraît qu’en se rendant du côté de Jacmel, il comptait sur le concours de Magloire Ambroise, qui lui manqua.
Réfugié dans les montagnes de Léogane, du côté du fort Campan, et ne trouvant aucune disposition à le seconder de la part des cultivateurs, il se cacha chez une femme de sa connaissance : celle-ci en fit donner l’avis à Pétion qui, espérant de nouveau le ramener à son devoir, après avoir pris ses précautions pour qu’il ne se rendît pas dans le Nord, expédia auprès de lui le capitaine Petit-Breuil, de l’artillerie de Léogane, à qui il avait toujours donné sa confiance, et lui fit dire de compter sur son estime, qu’il lui promettait d’oublier le passé, s’il voulait se soumettre à son autorité, parce qu’il savait qu’il n’avait été qu’égaré par de perfides conseils. Soit qu’il n’eût point confiance dans les promesses du président, soit qu’il sentît qu’il était trop coupable envers lui il répondit à Petit-Breuil qu’après avoir agi comme il avait fait, il serait honteux de se présenter devant Pétion qui