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duite immorale influait nécessairement sur les autres fonctionnaires, du moins sur ceux qui avaient les mêmes principes que lui ; car il serait injuste de ne pas dire qu’il y avait d’honorables exceptions.

Dans les départemens, les finances étaient administrées par trois chefs principaux, hommes de capacité : c’étaient Ferrier, au Cap et pour le Nord ; Ogé (l’un des frères du martyr de 1791), au Port-au-Prince et pour les deux divisions de l’Ouest ; et F. Papalier, aux Cayes et pour le Sud. Excepté Ogé, qui conserva sa charge jusqu’à la fin de 1806, les deux autres furent remplacés plus tard[1] Des administrateurs particuliers furent établis dans tous les ports ouverts, avec des trésoriers, des contrôleurs, des directeurs de douane, etc. : de fréquens changemens eurent lieu successivement parmi eux.

Entre les directeurs des domaines, on distinguait B. Inginac, d’une grande capacité, d’une extrême facilité pour le travail. Infatigable à la tâche, appuyé de l’estime du gouverneur général, il mit autant d’ordre que possible dans son administration. On lui reprochait seulement, peut-être avec raison, sa brusquerie dans la vérification des titres de propriété, à laquelle furent soumis tous les propriétaires, pour être envoyés en possession de leurs biens, afin de pouvoir constater ceux du domaine public : il se créa par la suite une foule d’ennemis, quand des mesures plus sévères furent prises à cet égard.


Etant au Cap, le gouverneur général eut connaissance des faits qui se passaient dans l’Est d’Haïti.

  1. Papalier était adjudant-général de l’état-major du Sud ; les finances lui furent confiées pour y donner une première direction. Cependant, il y fut laissé jusqu’au 1er janvier 1806 où il obtint jde Dessalines de ne s’occuper que de ses fonctions militaires.