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24e demi-brigades formaient les troupes de cette division ; — dans la première division, les généraux J.-P. Daut, Yayou, et Magny élevé à ce grade, avec les 4e, 7e, 8e, 10e, 14e, et 20e demi-brigades ; — dans le Nord, Capois, Romain, Toussaint Brave, Raphaël et Charles Lalondrie, élevés au même grade, avec les 1re, 2e, 5e, 6e, 9e, 25e, 26e, 27e, 28e, et 29e demi-brigades, ces cinq dernières formées après la prise de possession du Cap.

Le régime militaire établi par Toussaint Louverture fut restauré : même discipline, même subordination, même autorité pour les officiers de tous grades. Il ne pouvait en être autrement, à cause de l’état de guerre subsistant après l’indépendance : l’Est d’Haïti avait encore des troupes françaises, et la France pouvait hasarder l’envoi de nouveaux soldats dans cette partie.

Indépendamment de l’armée organisée, tout homme en état de porter les armes, dans les villes et les campagnes, était considéré comme devant accroître sa force en cas de besoin. L’habitant de ces villes, de même que le cultivateur des campagnes, reprit son ancienne condition telle que sous le régime de 1801.

L’administration de la justice avait disparu durant la guerre : elle fut remplacée par l’autorité des chefs militaires, commandans de places, d’arrondissemens et de départemens ou divisions. Il en fut de même de l’administration municipale[1].

  1. C’était, dans ce premier moment, revenir à une situation pire que celle de l’ancien régime colonial. (Voyez t. 1er de cet ouvrage, p. 27 de l’Introduction.) En 1805, des tribunaux furent institués ; mais l’autorité des chefs militaires prévalut encore sur celle de la justice et des lois : l’administration municipale ne fut pas rétablie, et il faut avouer qu’elle ne pouvait l’être que dans quelques villes principales, faute d’hommes capables de comprendre l’objet d’une telle institution.