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blanc à son grade de colonel, commandant de celui de l’Anse-à-Veau. 35 autres officiers furent confirmés dans leurs grades, et Borgella promu à celui de colonel de la 15e demi-brigade.[1] Parmi ces 35, Faubert, Segrettier, Bergerac Trichet, Véret, Morancy, Racolier, Boisrond Laurent, Bois-Quenez, Prou, Lhérisson, Lévêque, Momus, étaient les plus remarquables.

Le même jour, 25 janvier, le Sénat arrêta que, jusqu’à ce qu’il nommât un secrétaire d’État de la guerre, les généraux de division commandant les départemens feraient faire par les administrateurs de finances, toutes les acquisitions des objets de guerre nécessaires aux besoins de l’armée. Le secrétaire d’État Blanchet régulariserait les délégations de payement, et ces généraux seraient tenus de rendre compte de l’emploi des objets achetés, à celui qui serait ultérieurement nommé pour la guerre, ou au Sénat même, en cas qu’il n’en nommât point.

Déjà, par un arrêté dont on ne trouve la mention que dans un procès-verbal, il avait invité les généraux Romain, Toussaint Brave et Magny, et Charéron, élus sénateurs, à venir au Port-au-Prince pour prêter leur serment. Ce n’était qu’une pure formalité, car il n’était pas présumable qu’ils se rendraient à cette invitation. Il sentit ensuite la convenance d’une adresse au peuple et à l’armée, pour expliquer la cause de la guerre civile ; le 24 janvier, elle fut publiée. On y remarque ces passages :

« Le général Christophe qui, pendant le règne de Des-

  1. Gérin avait voulu nommer Borgella, adjudant-général de l’armée du Sud, au lieu de Véret ; mais il refusa, me dit-il, pour ne pas servir dans l’état-major, ayant toujours remarqué que les troupes ont peu d’estime pour les officiers de ce corps, qui est cependant fort utile dans toute armée. De plus, il lui aurait fallu servir toujours à côté de Gérin dont les allures ne lui convenaient pas : ce fut peut-être ce qui fâcha ce dernier.