tout ce littoral, pour y avoir souvent chassé dans ma jeunesse.[1] »
Ils arrivèrent à l’embarcadère au moment où un canot venait d’en sortir ; il était encore à peu de distance. Ils le hêlèrent pour revenir les prendre ; mais le patron ne voulait pas retourner, dans la crainte que ce ne fût l’ennemi. Une femme noire se trouvait à bord ; elle reconnut Bédouet qui s’époumonait en criant : « Revenez ; c’est le général Pétion ! » Bédouet, impatient du refus du patron, marchait sur le rivage, et ce fut ce qui le fit reconnaître par cette femme. À l’arrivée des Français, étant chef d’un bataillon de la 10e demi-brigade en garnison à Santo-Domingo, il y avait reçu une blessure à la jambe qui le faisait boiter. Cette femme communiqua sa confiance, son assurance au patron qui revint alors à l’embarcadère. Pétion monta sur le canot, avec David-Troy, Bédouet, Bouzy, Covin et le militaire Roch. Quand ils arrivèrent au large, ils virent toutes les embarcations et les navires qui sortaient de la rade du Port-au-Prince. Cela semblait être une évacuation de la ville : il était donc prudent de ne pas s’y rendre directement. Bédouet conseilla à Pétion d’aller débarquera l’habitation Truitier de Vaucresson, près du Carrefour, qu’il tenait de ferme et où ils trouveraient tous des chevaux. Le patron dirigea son canot à cette fin[2].
Quant à Coutilien Coustard, poursuivi par la cavalerie ennemie, lorsqu’il parvint au pont de l’habitation Blanchard, près de Drouillard, son cheval s’abattit. Il y fut tué