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est fondé à attendre d’elle, c’est de ne pas persécuter ceux qui ont été fidèles au gouvernement déchu, en remplissant leur devoir envers lui ; c’est de ne pas leur imputer à crimes, les opinions qui les ont guidés en voulant le soutenir. Les officiers que nous venons de citer ont-ils été persécutés ? Bédouet, qui fut le seul emprisonné, n’a-t-il pas été sauvé par Pétion ?[1] Que devint Capois dont Christophe redoutait l’opposition dans cette crise ? Que fit-il de Cangé et de Dartiguenave, deux autres vaillans généraux de notre armée ?

En attendant, disons ce qu’il fit de bien. Par sa lettre du 23 octobre à Gérin, il avait promis de désigner le temps, le lieu où une assemblée composée de citoyens notables et éclairés devrait se réunir, et la quantité de membres qui la composeraient, pour faire une constitution régénératrice. Le 3 novembre, il adressa une circuculaire aux généraux Romain et Toussaint Brave, pour les deux divisions du Nord ; Vernet et Pétion, pour celles de l’Ouest ; Gérin et Férou, pour celles du Sud, afin de fixer le mode d’élection et les autres conditions nécessaires à la formation de cette assemblée ; la voici :

« Étant instant de travailler à la formation d’une constitution ; voulant, autant qu’il est en mon pouvoir, accélérer la conclusion de cette œuvre nécessaire ; et attendu que le plus sûr moyen d’y parvenir est de réunir les plus sages de nos concitoyens et les plus éclairés sur leurs droits, pour, d’après les vœux du peuple, convenir d’un pacte qui établisse les devoirs de toutes les

    toutes. M. Madiou en a vu une à Haïti, en 1843 : elle procéda de la même manière.

  1. Bédouet, Michel Tendant ne furent-ils pas employés ensuite par Pétion ? Thomas Jean, excellent citoyen, ne devint-il pas commandant de la place du Port-au-Prince ?