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de ses chefs, il ne pouvait être, à l’école politique où il passa, un homme modéré dans l’exercice de son autorité : ce n’était qu’un soldat, mais un soldat intrépide, aussi estimé et plus aimé de Dessalines que de Toussaint Louverture, sous lesquels il avait servi constamment. L’empereur le regretta sincèrement, car il lui était dévoué corps et âme : il lui fit rendre les honneurs funèbres dus à son rang, à ses services et à sa fidélité. Son cœur fut inhumé au fort Culbuté, de Marchand, et son corps à l’église de Saint-Marc où on lit l’épitaphe gravée sur le marbre qui recouvre ses restes.

Ainsi, le pays perdit dans l’année 1805, deux de ses vaillans généraux, Augustin Clervaux et Louis Gabart. Ils eurent l’honneur de signer l’acte de son indépendance politique, après avoir glorieusement combattu pour cette cause et pour la liberté de leurs frères. Par leurs services, ils méritèrent les regrets de la patrie.