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fleur, commandant la cavalerie du Sud, le chef de bataillon Vaval, de la 15e demi-brigade, et le colonel Dartiguenave, furent mandés à Marchand où ils furent tous trois promus au grade de général de brigade : c’étaient des anciens officiers sous Rigaud[1].

L’empereur eût prouvé par là qu’il ne conservait point de rancune contre ce vieux parti réuni au sien, si la politique inspirée par Mentor, — de se faire des créatures par de nouveaux généraux, — ne perçait pas, du moins dans l’une de ces promotions : celle de Vaval, car les deux autres pouvaient parvenir à ce grade sans occasionner des ohservations. Vaval y passait ainsi, à l’exclusion de son colonel Francisque, qui ne plaisait pas à l’empereur. Ce chef de bataillon, ainsi que Guillaume Lafleur, lui paraissaient très-dévoués ; et probablement Dartiguenave était un officier sur qui il croyait pouvoir compter contre Christophe, au Cap, où Capois se trouvait déjà. Au retour de Guillaume Lafleur dans le Sud, l’empereur le chargea de rapporter au général Geffrard, de vives paroles de remontrances sur l’administration de sa division.

Ces remontrances, ces reproches, étaient de vraies taquineries ; car, sous le rapport militaire, Geffrard était d’une sévérité qui devait plaire à l’empereur. Dans une circonstance récente, un soldat avait été condamné par le conseil spécial, à subir la peine des verges : les troupes de la garnison des Cayes dont il faisait partie, manifestèrent l’intention de s’y opposer. Geffrard les assembla sur la place d’armes, et ordonna cette exécution avec une rigueur exemplaire. Il veillait d’ailleurs au maintien de la discipline parmi les corps sous ses ordres. Sous le rap-

  1. G. Lafleur alla commander l’arrondissement d’Aquin ; Vaval, celui de l’Anse-à-Veau ; et Dartiguenave, celui de la Grande-Rivière.