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dépêche, écrite par ce dernier des Gonaïves, enjoignait à Clervaux de se rendre à Saint-Raphaël avec ses troupes ; mais elle fut interceptée.

Si l’évêque Mauvielle fut accueilli avec égards et considération par T. Louverture, il faut convenir aussi qu’en sa qualité de Français, son dévouement à sa patrie était bien naturel. D’ailleurs, cet ami de H. Grégoire pouvait-il ne pas reconnaître ce qu’il y avait d’affreux dans le gouvernement de T. Louverture, lorsqu’aussitôt son arrivée à Santo-Domingo, il assista, pour ainsi dire, à l’assassinat du colonel Gautier ? Nous serions donc porté à excuser son zèle en faveur de l’armée française, tandis que nous blâmons la conduite du préfet Lecun, s’il n’était pas du devoir de tout prêtre de s’abstenir des choses politiques.


Dans le Nord, un autre officier général signala sa soumission à T. Louverture par une résistance glorieuse.

Maurepas, d’une bravoure éprouvée dans toutes les guerres qui se passèrent dans la colonie, avait reçu la lettre de l’ex-gouverneur, du 8 février, qui lui ordonnait d’imiter l’exemple tracé par H. Christophe.

Le 10, un vaisseau, deux frégates et des bâtimens de transport, parurent devant le Port-de-Paix. Une goëlette parlementaire pénétra dans la rade et fut repoussée à coups de canon. Les autres navires s’y étant présentés pour opérer le débarquement de 1200 hommes commandés par le général Humbert, les forts de la place les canonnèrent et reçurent aussi la décharge de leurs batteries : trop endommagés par l’artillerie des forts, ils se

    transporta à Saint-Marc auprès de Leclerc, pour lui offrir le concours de 7,000 indigènes de l’Est, qu’il espérait d’embrigader contre T. Louverture. Nous avons lu un document à ce sujet, au ministère de la marine.