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de la place, suivit le mouvement : il avait été aide de camp de T. Louverture. Bientôt le général Pageot, envoyé dans cette ville, le fit arrêter ainsi que plusieurs autres, sur la dénonciation de Dieudonné Jambon qui, par tous ces témoignages de servilité, conserva le commandement de l’arrondissement de Jacmel[1].

En ce moment, P.-L. Diane et Larose se virent forcés de quitter les montagnes de Jacmel pour se porter dans la plaine du Cul-de-Sac.

Les départemens de l’Ouest et du Sud se trouvaient donc soumis à l’autorité du général Boudet, dont la conduite modérée fut une cause de succès, indépendamment des circonstances accessoires qui prédisposaient les esprits à la soumission envers la France.


Tandis que tous ces événemens se passaient dans l’Ouest et dans le Sud, l’ancienne partie espagnole faisait aussi sa soumission à l’armée française.

On a vu que le général Kerverseau avait sommé les autorités militaires de Santo-Domingo de le recevoir avec ses troupes, et que le général Paul Louverture s’y était refusé, en attendant les ordres de son frère qu’il avait tenu avisé de l’apparition des Français. C’est la preuve la plus évidente que T. Louverture n’avait voulu organiser aucune résistance à l’autorité de la métropole. Il se trouvait dans cette ville, quand il apprit l’arrivée de la flotte au cap Samana ; et en partant de-là pour se rendre au Cap-Français, il avait laissé son frère sans instructions précises sur la conduite qu’il avait à tenir : il n’en avait pas

  1. Ferrand, Guillaume Prunier, Jean Turgeau, Tako et Conflans, envoyés an Port-au-Prince, furent déportés en France par Rochambeau, et envoyés plus tard aux bagnes d’Ajaccio, dans l’île de Corse.