Page:Ardouin - Étude sur l’histoire d’Haïti, tome 5.djvu/77

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de la Charbonnière, afin de paralyser les efforts de Dessalines de ce côté-là, et d’aider aux bonnes dispositions des cultivateurs en faveur des Français.

En apprenant l’incendie de Léogane, le général Boudet jugea important de faire poursuivre P.-L. Diane, et de s’assurer aussi de la soumission du département du Sud, contre lequel aucune force navale n’avait été dirigée, probablement parce que le gouvernement consulaire, bien renseigné sur les rigueurs et les barbaries exercées dans ce département, avait présumé de sa défection, dès que les autres points attaqués auraient été en possession de l’armée expéditionnaire. Mais, afin de rendre cette défection plus facile, il était convenable de gagner les chefs qui y commandaient et qui, tous, avaient servi T. Louverture avec zèle.

Dans ce dessein, le général Laplume surtout, qui commandait le Sud sous la haute direction de Dessalines, était celui qu’il fallait gagner le premier : en le décidant à la défection, on devait espérer que son exemple serait suivi par les autres officiers supérieurs. Un capitaine noir, nommé Célestin, qui se trouvait au Port-au-Prince, ayant été bien accueilli par le général Boudet comme tous ceux qui y étaient, fut chargé de ses dépêches pour Laplume, et de le persuader de se soumettre. En passant au Petit-Goave, il obtint de Delpech une défection facile. À Aquin, il rencontra le colonel Néret, commandant de cet arrondissement, qui s’y détermina également, et qui contribua, par ses conseils, à entraîner Laplume dans cette voie. Néret avait servi dans la 11 me demi-brigade avec ce général ; il était colonel de ce corps, et sa conduite influa sur ses officiers et les soldats.

Il faut dire aussi que le manque d’instructions précises