Page:Ardouin - Étude sur l’histoire d’Haïti, tome 5.djvu/471

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de sa lettre du 20 novembre apportée par Devaux, lors que celui-ci vint se constituer en otage : il y est dit : « Ci-joint est l’ordre de l’évacuation du poste Breda, que je vous prie de faire parvenir ici ; » c’est-à-dire le poste, la garnison à faire parvenir au Cap.

Mais déjà, dans la journée du 19, par suite de la suspension d’hostilités accordée par Dessalines dans sa réponse à Boyé, et avant que Duveyrier vînt signer la capitulation, il avait fait annoncer cet armistice au commandant de Breda : celui-ci n’y croyant pas, il fut sommé de se rendre. Il écrivit alors à Dessalines la lettre suivante qui l’honore :

« Je me rendrai avec ma troupe, général, aux conditions que vous avez déterminées ; j’y ajouterai seulement que vous voudrez bien permettre que les officiers conservent leurs armes.

Je me remets avec confiance à votre justice et à votre humanité. Vous ne devez pas oublier que nous sommes les soldats de la République ; que nous n’avons pris les armes que contre les tyrans de l’Europe, et que nous nous sommes levés pour la cause sacrée de la liberté, de la justice et de l’humanité.

Je demande que le commandant Macajoux nous escorte avec une quarantaine d’hommes jusques à nos premières lignes, et que les personnes et les mesquines propriétés des soldats soient respectées.

J’ai l’honneur de vous saluer avec respect,

(Signé) J. Pégot.

Dessalines ne s’honora pas moins en accordant à cette brave garnison les différens points de la demande de son commandant ; mais il a eu tort de dire, dans son journal de campagne où il rend justice à celui-ci, que — « c’est