Page:Ardouin - Étude sur l’histoire d’Haïti, tome 5.djvu/467

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

2. Les munitions de guerre qui seront dans les arsenaux, les armes et l’artillerie seront laissées dans l’état où elles sont présentement.

3. Tous les vaisseaux de guerre et autres qui seront jugés nécessaires par le général Rochambeau, tant pour le transport des troupes et des habitans que pour l’évacuation, seront libres de sortir au jour indiqué.

4. Les officiers militaires et civils, les troupes composant la garnison du Cap, sortiront avec les honneurs de la guerre, emportant leurs armes et les effets appartenant à leurs demi-brigades.

5. Les malades et blessés hors d’état d’être transportés seront traités dans les hôpitaux jusqu’à leur guérison. Ils sont spécialement recommandés à l’humanité du général Dessalines.

6. Le général Dessalines, en donnant l’assurance de sa protection aux habitans qui resteront dans la place, réclame de la justice du général Rochambeau la mise en liberté des hommes du pays, quelle que soit leur couleur, lesquels ne pourront, sous quelque prétexte que ce soit, être contraints à s’embarquer avec l’armée française.

7. Les troupes des deux armées resteront dans leurs positions respectives jusqu’au dixième jour fixé pour l’évacuation du Cap.

8. Le général Rochambeau enverra pour sûreté des présentes conventions, l’adjudant-commandant Urbain Devaux, en échange du quelle général Dessalines remettra un officier de même grade.

Fait double et de bonne foi, au quartier-général du Haut-du-Cap, les dits jour, mois et an précités.

(Signé) Dessalines. Duveyrier.

Lorsque l’officier français voulut monter à cheval, il ne trouva pas ses pistolets dans ses fontes ; il s’en plaignit à Dessalines qui fit faire aussitôt des perquisitions pour les retrouver : un militaire les avait volés ; il fut fusillé immédiatement. La discipline exigeait cet acte de sévérité.

Rochambeau ayant ratifié la convention, — le 20, l’adjudant-commandant Devaux se présenta au quartier général indigène comme otage, avec une lettre de son chef qui félicitait Dessalines de la manière franche et loyale avec laquelle il avait traité, en promettant d’exécu-