Page:Ardouin - Étude sur l’histoire d’Haïti, tome 5.djvu/458

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Il se prépara ensuite à résister à l’armée indigène. Il y avait, dit-on, 5000 hommes valides, de troupes françaises au Cap. Des fortifications nombreuses s’étendaient jusqu’au Haut-du-Cap et défendaient cette place. On a prétendu que le conseil lui fut donné de l’évacuer, avant l’arrivée de Dessalines, pour se porter dans la partie espagnole, et qu’il rejeta ce conseil. En ce cas, il aura fait son devoir ; car, dans une telle situation, l’évacuation prématurée eût été une lâcheté de sa part. Le Cap étant la capitale de toute la colonie de Saint-Domingue et pouvant encore résister, le capitaine-général, général en chef, ne devait pas l’abandonner ainsi. Rochambeau était trop brave et trop courageux, pour ne pas suivre l’inspiration de l’honneur militaire.


En possession du Port-au-Prince le 9 octobre, des Cayes le 17, le général en chef de l’armée indigène devait diriger ses efforts contre les deux villes du Nord occupées par les Français, et d’abord contre le Cap où se trouvait le capitaine-général. Le 21, il ordonna que les troupes de l’Ouest et du Sud fussent tenues prêtes à la rejoindre bientôt à l’Artibonite ou au Carrefour du Limbe, assigné comme rendez-vous général avec celles du Nord. Il quitta le Port-au-Prince le même jour, et se porta à la Petite-Rivière.

Le général Pétion étant malade, dut rester au Port-au-Prince, chef-lieu du département qu’il commandait.

Le 1er novembre, Dessalines passa une revue aux

    bliée par son frère, en 1805. Il avait dénoncé Rochambeau, alors prisonnier en Angleterre, à la Haute Cour impériale, à laquelle il demandait justice. On conçoit bien que cette affaire n’eut pas de suite ; mais peut-être Rochambeau n’est-il resté aussi longtemps prisonnier sans être échangé (en 1811), que par l’indignation qu’éprouva l’Empereur Napoléon de sa conduite.