Page:Ardouin - Étude sur l’histoire d’Haïti, tome 5.djvu/410

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

acquis des droits à la reconnaissance de son pays ; car il a compris et rempli son devoir envers tous ses frères. Et nous ne sommes pas encore arrivés à l’époque où il a agi comme chef d’Etat !…

Dans cette réunion présidée par Dessalines, il fut convenu que Cangé et ses lieutenans garderaient encore une apparence de soumission à Lamour Dérance, jusqu’à ce qu’on pût secouer le joug qu’il imposait dans l’Ouest, au moyen du fétichisme qui égarait la plupart des Africains de cette partie. Il fallait arriver à leur faire admettre sans violence l’autorité de Dessalines qui n’avait que trop sévi contre les cultivateurs de ce département. Il fut encore convenu que Cangé se porterait au Cul-de-Sac, tandis que le général en chef l’envahirait, après avoir enlevé le Mirebalais aux mains des Français. Par ces dispositions, on espérait renfermer ceux-ci au Port-au-Prince, pour les contraindre plus tard à déguerpir.

C’est au retour de Cangé et des autres officiers à Léogane, que fut capturée la barge où l’on trouva le drapeau indigène mentionné dans ce chapitre.